19 novembre 2014

{Déni de grossesse} Un corps qui porte un enfant. Une tête qui ne le sait pas.

Avant de parler ici de ma seconde grossesse,
il me semblait important de revenir sur ma première "grossesse".
Aujourd'hui je ne sais toujours pas expliqué ce qu'il s'est passé dans ma tête. 
Ce n'est pas évident de se dire qu'une femme peut être enceinte sans s'en apercevoir.
Difficile à croire même. Du moins jusqu'à y être confronté... 

L'image vient d'ici

Nous sommes fin août 2012, voilà quelques jours que je suis malade. Des vomissements, des nausées. Rien d'alarmant selon moi puisqu'il y a une petite épidémie de gastro dans mon entourage. Et puis, je viens d'avoir mes règles et je suis sous pilule depuis des années... Au bout de quelques jours, mon état ne s'arrangeant pas, l'une de mes collègues commence me taquiner : Et si tu étais enceinte ? 

Un bébé maintenant ? Ce n'est pas LE bon moment, je suis en alternance, mon examen approche à grand pas. Et pas l'ombre d'un contrat à l'horizon. Certes, nous sommes propriétaire mais il y a encore beaucoup de choses à faire chez nous avant de pouvoir accueillir un enfant. 

La question de ma collègue me semble absurde et pourtant, elle résonne en moi toute la journée.

Et si... 

Je ne perds pas de temps et je parle de suite de mes doutes au Barbu. On en discute, beaucoup. Et c'est même lui qui ira acheter le test de grossesse à la pharmacie. Je crois que cette nuit la a été la plus longue de toute ma vie. Je ne trouve pas le sommeil. Nous somme le 24 août, il est 5h du matin et je ne tiens plus, il faut que je sache. Le verdict tombe, une première barre puis une seconde... 

JE SUIS ENCEINTE.

Je prend rapidement rendez-vous avec ma généraliste. Elle me pose une tonne de questions. M'ausculte et me palpe le ventre. Et finit par me prescrire une prise de sang. On doit attendre les résultats de celle ci avant de prendre rendez-vous pour une échographie de datation. Elle nous conseillera aussi d'attendre la fin septembre avant de faire cette dernière. Comme je travaille toute la journée, et que je veux rester discrète, c'est le Barbu qui se chargera de la prise de rendez-vous avec le Docteur M. Ce sera pour le lundi 24 septembre à 17h00.

L'idée d'avoir un mini nous fait rapidement son chemin. Pourquoi pas finalement ? Finalement, même si ce bébé n'était pas prévu nous sommes HEUREUX et plus amoureux que jamais. Les jours défilent et je me surprends à flâner sur les sites de puériculture. Et c'est aussi à ce moment la que je découvre le fabuleux monde des Mum'Blogueuses...

Le 24 septembre arrive enfin. Le Barbu termine sa journée de travail plus tôt pour être présent. Première rencontre avec le Docteur M., tout de suite le courant passe bien, il est gentil, plaisante beaucoup et surtout il ne me fait pas chier avec mon poids. Il nous pose un nombre de questions incalculables pour remplir mon dossier. Rapidement on passe à l'échographie. Et la, je vois son visage changer, il change rapidement d'appareil et...

Mademoiselle, vous êtes bien enceinte, même TRÈS enceinte,
la naissance devrait avoir lieu d'ici deux semaines grand maximum.

J'ai d'abord cru à une mauvaise blague. Puis j'ai éclaté en sanglots. Mes sentiments se mêlent. Surprise. IncompréhensionPanique. Culpabilité. Inquiétude. Je n'ai eu aucun suivit, je n'ai pas fais attention à moi ; bien au contraire. Est ce que le bébé va bien ? 

Le gynécologue nous rassure rapidement sur l'état de santé du bébé puis il nous laisse seuls quelques instants dans son cabinet, il a du sentir qu'à ce moment la il était de trop. Pour le Barbu aussi c'est un choc, la douche froide. Mais il est là, prêt de moi. Fort. Rassurant. 

Ça va aller mon Cœur, ne t'en fais pas on va y arriver.
Tu peux compter sur moi. Je suis là pour toi, pour Lui.

On aura passé plus de deux heures à la maternité. Le temps pour le Docteur M. de terminer son examen., de discuter avec nous, de nous rassurer. Il nous parle d'un déclenchement pour la semaine suivante. Et il me demande de revenir le lendemain pour d'autres examens. 

On sort enfin de la maternité et je ne me reconnais plus. Je suis comme un automate. Avec le recul j'ai vraiment l'impression que c'était une autre personne qui était aux commandes. Il faut que l'on s'organise. On a un laps de temps très court (moins d'une semaine) pour préparer l'arrivée de ce bébé. Je dresse une liste rapide dans ma tête : aller à la sécurité sociale, aller à la CAF, acheter des vêtements et tout le nécessaire pour bébé... Mais aussi prévenir nos proches.

L'annonce aux proches... Une réelle épreuve. Je décide alors d'appeler ma petite sœur en premier, elle est auxiliaire puéricultrice, elle a certainement déjà entendu ce genre d'histoire. Elle est avec mes parents. L'annonce fait l'effet d'une bombe. Ils sont sous le choc. Ils ont du mal à réaliser, ils ne comprennent pas ; ils m'ont vu il y a une quinzaine de jours et ils étaient loin de se douter que j'étais enceinte de huit mois révolus. Personne n'a rien vu. 

Je rentre à la maternité le dimanche soir pour être déclenchée le jour suivant. Finalement, notre petit garçon naîtra le mercredi 3 octobre par césarienne. Un joli bébé de 3,100 kilogrammes pour 49 centimètres. Et surtout en bonne santé 

Un déni de grossesse (que je n'aime pas ce terme) est vraiment une épreuve traumatisante. Et beaucoup de personnes continuent à ne pas croire que cela puisse exister. A nous prendre pour des folles, des menteuses, à penser que nous avons caché notre grossesse... Tous ces préjugés sont faux ! 

Aujourd'hui, Alex a 2 ans et je souffre encore de ce qu'il s'est passé. Je ne sais comment l'expliquer. Je culpabilise encore et toujours de ne pas avoir eu une parole ou un geste pour mon fils pendant qu'il était dans mon ventre. Comment ne pas culpabiliser quand on zappe son enfant pendant prêt de neuf mois ? Cette culpabilité sera ancrée en moi à vie.



Si vous voulez en savoir plus sur le déni de grossesse,
je vous invite à aller jeter un coup d’œil sur le site de l'AFRDG
(Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse)

24 octobre 2014

Inauguration

Bonjour et bienvenue à ceux et celles qui sont arrivés jusque qu'ici !

Voilà quelques mois que l'idée de lancer à nouveau mon blog me trotte dans la tête. Alors ce soir, en quelques clics je saute -encore- le pas et je déclare officiellement l'ouverture de mon blog : La vie simple et jolie !

Des blogs, j'en ai ouvert des dizaines. Bien souvent j'écrivais un article ou deux en me disant que Ça y est, cette fois ci c'est la bonne. J'étais organisée avec mon petit carnet pour y noter toutes mes idées. Et puis, je finissais toujours pas tout effacer. Hop hop hop, direction la corbeille. 

Aujourd'hui les choses ont changées. Et j'espère sincèrement que cet article sera le premier d'une longue série. Pour garder une trace de ma vie de maman, de nos petits bonheurs et de nos sourires.

Alors voilà, je clique sur « Publier » ; on verra bien ce que tout cela donnera…

Longue vie à toi mon petit blog !